La naissance du tournoi
C’est un tournoi inscrit dans le calendrier des plus prestigieux clubs français européens. Un lieu de passage pour les recruteurs, un rendez-vous incontournable pour les Sénonais et même les Icaunais, désireux de découvrir, en avant-première, les talents de demain.
Quand on y repense, le Tournoi Sans Frontière, le TSF comme on dit dans le monde du foot en étant certain d’être compris, et pas seulement par les initiés, reste une affaire de dingues. Il doit sa naissance à la nostalgie et au refus de l’injustice sociale.
Le refus de l’injustice sociale
A l’origine, deux joueurs de Sens-Chaillots, Yanick Lepeu et Raphaël Raymond. Le premier a alors la trentaine et est la voix de Radio Stolliahc, Chaillots en verlan, le second a tout juste vingt ans et poursuit des études de Journalisme à Paris. Le soir, après l’entraînement, avec des copains du petit club de district, ils refont le monde chez Eddy et se disent que les gamins du quartier ont le droit, eux aussi, de rêver.
Naît alors l’idée de faire revivre, à Sens, un tournoi international de football. Longtemps, la sous-préfecture de l’Yonne a vécu, durant le week-end de Pâques, au rythme du Tim’s, le Tournoi International Minines de Sens. Le Tim’s, dont la dernière édition a eu lieu en 1990, a longtemps été une référence, avant de perdre de sa superbe. Les doux rêveurs se lancent un incroyable défi : puisque personne ne veut accueillir les gamins du quartier des Chaillots dont ils ont la charge, ils vont se charger d’inviter les meilleurs chez eux.
Le projet prend forme
A l’automne 1993, le projet TSF prend forme. Yanick Lepeu et Raphaël Raymond rassemblent une petite armée d’utopistes à leurs côtés. Les premières réunions ont lieu dans les locaux de Radio Stolliahc. Elles durent des heures. On rit, beaucoup. On rêve, énormément. On s’inquiète, aussi. Les dossiers sont partis dans tous les clubs pros par fax (merci la société Aéro-Méca de Maurice Raymond) et les premières réponses donnent le vertige. Le Stade Malherbe de Caen a accepté d’envoyer une équipe à Sens. Metz, Strasbourg, Marseille, Nantes et les Girondins de Bordeaux vont suivre.
1994 : Une première réussie
Le plateau est de très haute tenue. L’organisation devra être à la hauteur. Les trente bénévoles ne vont pas avoir le temps de chômer. Ils vont compenser leur inexpérience par une générosité de tous les instants. Bien sûr, il y aura quelques couacs. Mais tous les clubs invités, bluffés par le remarquable état d’esprit qui a régné à Sens pendant le week-end promettent de revenir. Pour cette première édition, le tournoi n'a duré que deux jours, le samedi 2 et le dimanche 3 avril 1994. Bordeaux inscrit son nom au palmarès en battant les redoutables néerlandais de Breda en finale. Les gamins des Chaillots et du FC Sens en ont pris plein les mirettes. Le coup d’essai a été un coup de maître. Les cravates confectionnées aux couleurs du TSF – bleu vert et jaune – serviront à nouveau. Il y aura un second TSF.
Les plus grands clubs et les plus grands joueurs au rendez-vous
« Les années vont passer et le souffle du TSF va réchauffer les frisquets week-ends de Pâques à Sens. En France mais aussi en Europe ou en Afrique, le TSF va s’imposer comme un rendez-vous incontournable pour les clubs les plus prestigieux. Lyon, le Raja Casablanca, Karlsruhe, l’Ajax Amsterdam, Manchester United vont fouler les pelouses sénonaises pour le plus grand plaisir d’un public toujours plus nombreux.
L’organisation se professionnalise
Le nombre de bénévoles va doubler puis tripler. Le TSF a une cote d’enfer à Sens. Pratiquement toutes les associations sportives ont bien compris que cette manifestation mettait en avant la ville et permettait à ses gamins de rêver. Le TSF est devenu une institution en l’espace d’une petite dizaine d’années et il va devoir voler de ses propres ailes.
En 2003, des statuts sont déposés en préfecture. « TSF - Tournoi Sans Frontière » devient une association à part entière. Lors de sa première édition, le TSF avait été organisé avec un budget de 50 000 francs environ (l’équivalent en tenant compte de l’inflation de 9500 euros environ en 2024). C’est désormais plus du double de cette même somme, mais en euros, qu’il faut réunir pour joindre les deux bouts.
Certaines années ont été difficiles, sur ce plan. Après avoir remis les finances à flot, André Hennard décide, en 2005, de passer la main à Denis Fillion, à la présidence de l’association. Partenaire du TSF depuis sa première édition à travers son magasin de vente d’articles de sport, Denis ne ménage pas sa peine, secondé sur le plan sportif par l’un des fondateurs, Raphaël Raymond, mais aussi par Catherine et Bruno Lamarche à la restauration des équipes et des spectateurs, Christianne Pradier à l’hébergement.
De 16 à 20 clubs, de 15 à 20 joueurs.
Pour les clubs professionnels, le TSF devient un rendez-vous incontournable. Certains appellent pour en être quand ils n'ont pas été invités. Réservé, à l'origine, aux moins de 13 ans première année, le tournoi sénonais s'adresse aux U14, catégorie charnière entre la préformation et la formation. Comme le mot "non" n'est pas celui qu'ils préfèrent, les responsables du TSF décident, pour la 15e édition, en 2008, d'augmenter le contingent des participants de 16 à 20 équipes. En 1994, chaque équipe se déplaçait avec 15 joueurs chacune. Puis le règlement permit aux clubs de venir avec 16 joueurs, puis 18, puis 20 à partir de 2023. A partir de 2015, les matches sont désormais disputés sur 2 périodes de 20 minutes soit 7 de plus qu'avant. Le tournoi se déroule sur quatre jours, du vendredi au lundi de Pâques.
Sur le plan logistique, ces évolutions entraînent de nouvelles charges importantes. Et une organisation plus poussée. Désormais, ce sont environ 200 bénévoles qui sont mobilisés pendant le week-end de Pâques pour faire du TSF une réussite. L'association est présidée par Raphaël Raymond. Après le départ de Denis Fillion en 2010 et un passage à la tête du tournoi de Michel Lepoix jusqu'à l'automne 2011, Raphaël, d'abord dans le cadre d'une coprésidence avec Bruno Lamarche et Frédéric Marcucci, puis seul à partir de 2014, veille sur le devenir d'une manifestation qu'il a vu naître et qui lui tient énormément à coeur.
Il s'appuie sur une coordination générale solide. Adrien Noël jusqu'en 2019 puis Audrey et Victor Ribeiro, qui étaient déjà très impliqués, l'un et l'autre, dans le conseil d'administration. L'aventure continue. Pour le plus grand bonheur de toutes et de tous.
Depuis 1994, quatre présidents se sont succédés à la tête du Tournoi Sans Frontière
Patron d'ESN, l'Entreprise Sénonaise de Nettoyage et sponsor du club de Sens-Chaillots, André Hennard accepte de prendre la présidence du TSF à sa création. Son réseau sera décisif dans la recherche de sponsors.
Bien connu à Sens pour ses engagements avec les jeunes et comme patron d'Intersport, Denis Fillion s'impose, dès 2005, comme un président actif, soucieux de la convivialité entre les bénévoles et de la bonne gestion du tournoi.
Ancien directeur de l'Ecole Nationale de Police de Sens avant de s'occuper notamment de la lutte contre le hooliganisme, Michel Lepoix accepte de prendre la succession de Denis Fillion à la tête du TSF. Il restera en poste un an.
Ancien journaliste à L'Equipe devenu responsable de la communication de l'Equipe de France, Raphaël Raymond, est d'abord coprésident avec Bruno Lamarche et Frédéric Marcucci, avant de prendre seul la tête du TSF en 2014.
Leur soutien permis au tournoi de devenir ce qu'il est : le TSF leur doit beaucoup et notamment sa reconnaissance.
Fondateur du FC Sens, patron d'Aéro-Méca, une société de mécanique de haute précision, Maurice Raymond a largement aidé le TSF financièrement et sur le plan logistique, donnant également de son temps pour régaler les papilles des joueurs et leurs parents.
André Hennard a également été à l'origine de la création de l'association TSF en 2003. Persuadé qu'il faut soutenir la jeunesse sénonaise dans ses projets, il a largement mis la main à la poche pour permettre au TSF de survivre puis de se développer.
Longtemps sponsor du tournoi à travers le centre Intersports qu'il dirigeait, Denis Fillion s'est énormément impliqué dans la vie de l'association quand il en a pris la tête en 2005. Compétent, dévoué, convivial, il a su entretenir la dynamique.
La réussite du TSF repose sur l'investissement de ses bénévoles.
Hommage à quelques-unes de ses figures marquantes.
Au micro, aux frites, avec les élus, avec les sponsors, Yanick Lepeu a joué un rôle essentiel dans la création du TSF puis dans sa gestion lors des 10 premières éditions.
Présente dès la première édition, Fanny était un peu la mamie de tous les joueurs le temps d'un week-end. Sa bonne humeur contagieuse a marqué le tournoi.
De 1995 à 2024, Christianne Pradier se sera démenée sans compter pour permettre, chaque année, à des dizaines de joueurs d'être hébergés chez l'habitant. Un travail exceptionnel !
Connu de tous sur les terrains de foot ou de pétanque dans le Sénonais, Alvaro a régalé pendant de longues années les spectateurs du TSF, s'octroyant juste une pause pour voir la finale.
Président du club de Sens-Chaillots, Bruno a beaucoup fait pour les gamins du quartier. Il a contribué à la création du tournoi et participé aux 10 premières éditions.
A une époque où les écrans plats n'existaient pas, Olivier gérait l'affichage des scores sur des tableaux que l'on prenait en photos. Il a beaucoup oeuvré à l'informatisation du TSF.
Philippe, épaulé par son épouse, Monique, ont lancé le village du TSF. Leur sens de l'organisation a permis de compenser le manque de bénévoles lors des premières éditions.
Assureur à la ville, Serge, accompagné par son épouse, Corinne, tenait un restaurant éphémère à la salle des fêtes à destination des parents. On y a vécu des soirées mémorables.
Trésorier historique du FC Sens, Jacques Villemer a intégré l'équipe du TSF en 2003 pour gérer les finances de l'association spécialement créée pour le tournoi. Sa rigueur a beaucoup compté.
En soutien de Jacques Villemer, Joël a oeuvré pour la tenue des finances du tournoi et également fait profiter le TSF de son réseau professionnel pour attirer des sponsors.
Homme à tout bien faire et coprésident du tournoi en 2011, Bruno s'est d'abord occupé du village TSF avant de s'occuper des repas des délégations à la salle des fêtes.
Cathy a coordonné le TSF avec brio en s'occupant de la gestion des bénévoles, avec un oeil particulier sur les repas des délégations. Son sens de l'organisation a fait progresser le tournoi.
Ancien arrière gauche du club local, le FC Sens, Christophe a géré la partie sportive du tournoi avec une grande rigueur et beaucoup de sobriété. Très apprécié des délégations et des coaches.
D'abord adjoint de Christophe, "Fred" a succédé à ce dernier à la gestion du tournoi jusqu'à ce que sa carrière professionnelle ne le conduise en Gironde. Très organisé, lui aussi.
Sponsor du tournoi à travers son entreprise de bâtiment, Fred s'est ensuite impliqué dans l'organisation et est devenu co-président du TSF en 2011, jusqu'en 2014.
Adrien a tout fait au TSF. Coach de l'équipe locale, coordinateur sportif puis coordinateur général. Très impliqué dans l'organisation, très proche des délégations également.
Christophe s'est impliqué dans le Conseil d'Administration du tournoi à une époque où les partenariats se faisaient rares. Son réseau a beaucoup compté.
Entouré de ses amis, "Micka" a mis l'ambiance au village du TSF pendant plusieurs années. On l'a vu faire chanter Parisiens et Marseillais ensemble.
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